C'EST DE L'AUTRE CÔTÉ
CRÉATION 2014
Jeu /Aurore Degoit, Manon Delage, Hannah Devin, Coline Trouvé
Mise en scène / Stéphanie Lemonnier
Avant le spectacle, la présence de ces chaises vides confère à notre espace une dimension sculpturale et plastique que les passants observent de loin...
D’un espace de passage vers un espace de parole
L’espace urbain relève d’habitude d’un espace de passage, un espace traversé, un espace de flux.
Grâce aux chaises, il peut devenir un lieu de pause, de contemplation, d’arrêt et de communication, nous faisant voyager d’un espace poétique à l’autre. La recherche de notre écriture scénique et textuelle se situe à l’endroit de ce que nous vivons avec les spectateurs, au présent de la représentation.
Il y a tout d’abord un dispositif, un espace de communication.Il s’agit de 80 chaises identiques en plastique, disposées de manière aléatoire ou presque, dessinant un espace circulaire au milieu d’un parc, d’un parvis, d’une esplanade, pourvu qu’il soit terrain de passage. Leur disposition ne fait pas converger les regards vers un seul et même point. Pas de scène a priori. La chaise, objet commun ultra identifié, connote autant un espace de parole - assemblées, débats, salles polyvalentes - qu’un espace d’échange - mariages, réceptions, guinguettes et fêtes communales – ou encore un espace d’immobilité - salles d’attente. Une chaise vide appelle un corps. La chaise est un instrument social qui nous dicte une silhouette, qui façonne notre écoute et notre regard en nous faisant asseoir. Elle invite à la confidence, à l’élan rhétorique, à la solitude...
Il s’agit pour nous de travailler avec toutes les qualités d’adresses et les types de communication que notre dispositif peut nous souffler.
Selon les clins d’oeil poétiques qu’elles nous adressent, ces chaises peuvent devenir l’endroit où tailler une bavette autour d’un pique-nique de rue, le lieu de l’agora et de la parole publique où les comédiennes se font porte-voix, l’instant de confidence invitant aux témoignages sur la vie du quartier...